Science et politique : une relation passionnante

La session d'été des Chambres fédérales commence le 31 mai. Parmi les sujets d'intérêt pour le Domaine des EPF se trouvent l'initiative populaire «Oui à l'interdiction de l'expérimentation animale et humaine», les débats sur les relations entre science et politique ainsi que la motion appelant à des campagnes contre le harcèlement au sein des deux EPF. 
Le Conseil des États se prononcera sur l'initiative populaire «Oui à l'interdiction de l'expérimentation animale et humaine» lors de la session parlementaire d'été. (©Le Parlement suisse)

Le Conseil national a clairement recommandé le rejet de l'initiative populaire «Oui à l'interdiction de l’expérimentation animale et humaine» lors de la session de printemps. C'est maintenant au tour du Conseil des États de se prononcer. Sa commission d’examen préalable a rejeté à l'unanimité cette initiative qui vise à interdire toute recherche sur les animaux et les humains. On peut donc supposer que la Chambre haute suivra sa commission et recommandera également le rejet de l'initiative populaire. La votation populaire aura lieu à la fin de l'année 2021 au plus tôt.

Museler les scientifiques ou mieux utiliser leurs connaissances ?

La relation entre la science et la politique a pris une tournure particulière tant pour le public que pour le Parlement suite aux activités de la Swiss National COVID-19 Science Task Force durant l’actuelle pandémie de SARS-CoV-2. Lors de la session de printemps, par exemple, certaines conseillères et certains conseillers nationaux ont voulu interdire à la Task Force et à ses membres de communiquer publiquement ou, du moins, de restreindre sévèrement toute prise de parole.

Diverses propositions vont maintenant dans la direction opposée et ont pour objectif d’utiliser l'expertise de la communauté scientifique dans les futures crises. Dans ce sens, le conseiller aux Etats Matthias Michel (PLR/ZG) aimerait créer un réseau scientifique interdisciplinaire pour les situations de crise. Et son collègue vaudois, Olivier Français (PLR), propose de mettre en place une plateforme permanente d'expertes et d’experts scientifiques en charge des risques majeurs. L'objectif est de permettre aux autorités d'accéder aux dernières découvertes scientifiques afin de prendre des décisions en connaissance de cause. Le Conseil des Etats examinera la proposition d’Olivier Français le 8 juin. La proposition de Matthias Michel a déjà été adoptée l'année dernière : le Conseil fédéral prépare actuellement un rapport sur la manière dont la science peut être plus étroitement associée à la gestion des crises par l'administration fédérale.

Campagne contre le harcèlement dans les deux écoles polytechniques fédérales

La Commission de la science, de l'éducation et de la culture du Conseil national a déposé une motion en janvier : le Conseil fédéral doit charger le Conseil des EPF de mettre rapidement en œuvre une campagne de sensibilisation et de lutte contre le harcèlement au sein des deux écoles polytechniques fédérales. Le projet «Paye ton EPFL» de l'association d'étudiantes et d’étudiants Agepoly est à l'origine de cette initiative. Dans plusieurs témoignages, des étudiantes et étudiants ont donné des exemples d’expériences d’harcèlement sexuel ou d’homophobie sur le campus. Le Conseil national a soutenu la motion. Le Conseil des États, quant à lui, la rejettera très probablement. Selon la Chambre haute, cette demande a déjà été satisfaite, puisque les deux écoles polytechniques fédérales et les quatre établissements de recherche travaillent actuellement sur des campagnes qu'ils lanceront durant le semestre d'automne.

Les animaux dans la recherche

Des informations et documents sur le thème  « les animaux dans la recherche» - par exemple sur le principe des 3R (Reduce, Refine, Replace – Réduire, Raffiner, Remplacer en français) ou les niveaux de gravité – sont disponibles sur le site Internet de swissuniversities.